La salle était comble à Larouche ce 9 mai dernier lors du rassemblement du Forum citoyen. C’est André Fortin, directeur du MEPAC-SLSJ et membre du comité organisateur, qui a fait le mot d’accueil de cette journée pensée pour activer notre pouvoir d’agir collectif lié au développement régional.
Cette journée fut le fruit de la collaboration entre le Mouvement d’Éducation Populaire et d’Action Communautaire (MÉPAC-SLSJ), la Table de concertation des groupes de femmes Saguenay–Lac-Saint-Jean (RÉCIF 02), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), La Table Régionale des Organismes Communautaires du Saguenay-Lac-St-Jean (TROC 02) ainsi que le Grand Dialogue régional pour la transition socio-écologique.
Pour briser la glace, la journée a débuté par un survol, à main levée, des enjeux et crises qui préoccupent les participantes et participants. Guerre en Palestine, crise du logement, crise climatique, augmentation de la précarité et des inégalités, montée de la droite et polarisation, individualisme, état de la santé et de l’éducation sont quelques-uns qui sont nommés du tac au tac.
Puis, s’adressant à notre humanité, la salle a été invitée à se demander comment ces crises affectent notre vécu en tant que praticiens et praticiennes, organisateurs et organisatrices communautaires, mais surtout, citoyens et citoyennes? Au moyen des palettes de couleurs de la quincaillerie la plus proche, chacun est invité à choisir celle qui symbolise leurs émotions face au contexte brossé précédemment.En réponse à cet état des choses, une réflexion était proposée autour des blocages qui ralentissent ou empêchent le passage à l’action. En vrac, plusieurs éléments de réponses ont été nommés par l’assemblée : tensions entre les valeurs humaines et les logiques d’accumulation inhérente au système économique dominant; la peur de l’inconnu, du changement des habitudes et des mentalités; l’effet «pilote automatique» et l’absence de remise en question; le confort et les difficultés associé au changement,, l’éco-anxiété, la complexité et l’immensité des enjeux ou encore le manque de courage politique.
Après cette mise en contexte, c’est au tour du Grand Dialogue de proposer une activité présentant le rêve citoyen Notre Pouvoir d’agir. Les propositions du rêve se retrouvaient dans un jeu de cartes qui est distribué à toutes les tables. Tous les participants et participantes ont eu l’occasion de discuter de ce que leur inspirait chaque carte avant d’en choisir une coup de cœur.
Il y a autant de sujets de discussions que de tables. À l’une d’entre elles, on parle de l’accélération et du manque de temps. «Dans nos conversations quotidiennes, je sens que tout le monde est à bout!». Le système dans lequel nous nous trouvons est un piège : nous n’avons pas le temps d'arrêter, de prendre du recul, et de s’engager dans des initiatives citoyennes. Puis, c’est tous ensemble qu’ils et elles devaient choisir une proposition ultime à mettre de l’avant pour partager à la salle.
Toute la démarche du Grand Dialogue vise justement à faire rêver les citoyens et les citoyennes pour se projeter dans un futur plus écologique et juste. En plus du rêve qui était présentée cette journée là, 5 autres rêves sont disponibles en ligne depuis le début du mois : Notre alimentation, Notre nature, Nos loisirs, Notre vivre-ensemble et Notre mobilité. Le prochain rêve, intitulé Notre travail, sera dévoilé lors de l’inauguration de nos nouveaux bureaux au Moulin à cie d'en haut le 30 mai prochain.
En après-midi, c’est le maire de la municipalité de Petit-Saguenay, Philôme La France, qui était invité pour parler de la vision municipale du développement local. Pour commencer, celui-ci a fait état de plusieurs projets qui ont été réalisés dans ce village de 600 âmes situé en bordure du fjord : rénovation du cœur villageois, budget participatif, forêt nourricière, réalisation de la pièce de théâtre Marguerite portée par la communauté, création de politiques de développement durable et participatif, ouverture d’un CPE ou encore développement d’un écoquartier participatif.
Qu’est-ce qui explique donc le dynamisme de Petit-Saguenay? Selon M. La France, la communauté est forte d’une longue tradition de participation citoyenne et de mobilisation pour mettre en action les forces vives du milieu. Par ailleurs, l'administration municipale occupe un rôle actif de facilitateur dans les projets. De plus, celle-ci n’a pas peur d’avoir recours à la bonne gestion de la dette publique afin d’augmenter investissements dans les services. Notamment, elle a recours à l’embauche de ressources humaines pour soutenir les projets culturels et communautaires.
Finalement, elle met à profit les bonnes pratiques de l’attractivité et du marketing pour mettre en valeur son territoire et le cadre de vie. La communauté met l'accent sur ce qui la distingue des autres, soit un modèle de développement sensible à la question de la transition et des changements climatiques. Elle mise sur une forme de bonheur fondé sur la simplicité, la vitalité communautaire, l’accès à la nature, un tissu social fort et globalement une qualité de vie en adéquation avec le contexte économique décentralisé des grands centres. Et ça marche selon les dires du maire : beaucoup de nouveaux et nouvelles venues viennent s’installer à Petit-Saguenay.
Les réflexions qui habitent actuellement les acteurs municipaux est l’idée d’établir des limites au développement local. Comment trouver des formes de verrous pour maintenir un développement qui soit viable mais stable, c’est-à-dire sans excès et au respect des capacités du territoire?
Parmi toutes les solutions et initiatives porteuses évoquées au courant de la journée, un passage au vote a permis d’en identifier les favorites : l’éducation populaire, le soutien d’espaces de rencontres, de mutualisation, d’échanges et de débats, ainsi que la création d’instances de concertation régionale rassemblant une pluralité d’acteurs (sphères citoyennes, politiques et économiques). En guise de conclusion, M. Fortin (MÉPAC-SLSJ) a ouvert la voie à l’idée d’une coalition entre les organismes et initiatives de la région pour faire front commun devant les défis sociaux et environnementaux de notre époque. Cette mobilisation porteuse est donc à suivre!
Le Grand Dialogue souhaite réaffirmer son engagement envers la création d'espaces de dialogue et de liens de réciprocité permettant un vivre-ensemble fertile.
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